Pourquoi un dossier sur street
fighter? parce que c'est l'un des rares jeux qui peut se targuer
d'avoir traverser toutes les époques, sans jamais tomber
dans la médiocrité ni dans l'oubli. Si l'on excepte
deux ou trois épisodes qui furent de petites erreurs
de parcours, la longévité de Street Fighter, de
15 ans, est surprenante et force le respect. C'est la série
vidéoludique qui compte le plus de versions différentes.
Le succès toujours d'actualité de cette véritable
saga provient sans doute de son originalité et de ses
personnages charismatiques. Ryu, le combattant japonais, héros
de SF et son rival et ami Ken Master, l'américain, sont
connus dans le monde entier. Ryu, c'est la sagesse, la classe
et la froideur du Japon martial, une espèce de légende
vivante que tous les autres combattants veulent défier.
Ryu est un être froid et calculateur, toujours solitaire
et recherchant l'harmonie de son corps et de son esprit. Il
ére sans cesse avec le désir d'apprendre et celui
de se parfaire. Ryu c'est le héros parfait, noble et
paisible, ne se détournant jamais du droit chemin.
Son contraire, voire son complémentaire, c'est ken, l'américain
fougeux. Il vit dans le luxe et l'extravagance. Il revendique
le statut de meilleur combattant, aux côtés de
Ryu qu'il a en estime. Ken et Ryu sont issus du même dojo,
ils ont suivi un apprentissage commun qui se retrouve dans leur
style de combat quasi similaire. La différence est pourtant
évidente, Ken est plus rapide et ample que Ryu, mais
ce dernier est bien plus puissant et tactique. Leur éventail
technique est le même. Leur dragon punch et leur boule
de feu (Hadoken) sont respectés est enviés de
par le monde. Leur Hurricane Kick est aussi très connu
et craint par les autres Street Fighters. Ken reste dans l'ombre
de Ryu et n'atteindra sans doute jamais le statut légendaire
de son frère d'armes, mais certains joueurs voient en
lui l'alternance voulue par sa vivacité, parfois sa démence
qui le propulse souvent sur la plus haute marche du podium.
Street Fighter, c'est aussi un tournoi. Chaque participant défend
son pays, mais possède aussi un but caché qui
lui est propre. Ainsi Chun Li, le personnage féminin
phare de SF souhaite venger la mort de son père en defiant
le gros méchant du jeu, à savoir le cruel Bison,
être sanguinaire vouant un culte à l'anéantissement
du monde tel qu'on le connaît. Chun li, la chinoise, forme
avec Ryu et Ken le noyau dur de l'univers de SF.
En face, côté gros vilains pas beaux, on a un quatuor.
Tout d'abord, Balrog, un boxeur qui n'a qu'un seul but dans
la vie, celui de cogner toujours plus fort pour que l'adversaire
ne se relève pas. C'est une brute épaisse qui
aime à craquer son Tshirt dès qu'il s'est imposé.
Mais ses points faibles sont nombreux. Suit Vega, personnage
narcissique, protègeant son visage d'un masque de fer
et tenant une griffe acérée dans sa main droite.
Vega est très rapide et dangereux, un espagnol sanguinaire
et viceiux qui a un faible pour le flamenco.
Sagat est l'adversaire récurrent de Ryu. Il ne vit que
dans l'espoir de voir la tête du japonais plantée
sur un pic, loin de son corps inanimé. En fait, Sagat
n'a jamais pu digérer sa défaite lors du premier
tournoi dans lequel il tenait le rôle de boss ultime.
Son combat acharné contre Ryu allait le condamner à
la défaite et lui infliger une marque indélébile.
Une cicatrice traversant son buste de haut en bas, preuve éternelle
de son combat perdu. Tout comme Sagat, Bison est Thailandais.
Mais ce dernier n'est pas un adepte de la boxe Thaï mais
le seul détenteur d'un pouvoir surnaturel : le psycho
power. Cet individu maléfique et démoniaque reste
l'un des méchants les plus connus du monde des jeux vidéos.
Il arbore un costume rouge sang et peut s'enflammer tel une
torche de feu bleu, irradiant tout sur son passage. Bison et
le cruel dirigeant d'une secte armée, Shadowlaw, la loi
de l'ombre.
SF c'est une cinquantaine de personnages aux techniques varièes
et originales qui font de ce titre un de plus grands jeux de
baston jamais créés aux côtés de
The KOF, réponse de SNK à Capcom.
SF est né en 1987 et reste le premier Beat them up sorti
en arcade. Cette première version n'est pas très
connue des joueurs et proposait déjà les élements
qui allaient faire le succès des suites à venir.
Le principal défaut de ce jeu qui proposait des graphismes
tout à fait convenables pour l'époque etait sa
jouabilité excécrable rendant le jeu parfaitement
injouable. Les coups spéciaux tels la boule de feu de
Ryu, étaient déjà là et dévastateurs.
Le hic c'est que pour les sortir il fallait bien souvent appuyer
sur les boutons comme un taré. Même si ce Beat
them up a eu son succès on peut dire que la vraie naissance
du mythe allait se faire quatre ans plus tard avec le légendaire
et toujours viable SF 2.
SF2, the world warrior, sortit en 1991, et Capcom s'apprêtait
alors à devenir le géant de l'arcade qu'il est
encore aujourd'hui. Ce jeu est une véritable légende
à lui tout seul et surtout fut un bouleversement sismique
du monde videoludique. Le visuel du jeu est étourdissant,
les musiques et les bruitages sont très résussis,
et le gameplay parfait. Jamais un jeu n'avait été
si bien pensé et programmé avant SF. Le système
de jeu est à la fois simple et complexe. 6 boutons, 3
pour les coups de pieds et 3 pour les coups de poing. Les coups
puissants sont lents tandis que ceux plus rapides infligent
peu de dommages à l'adversaire. Les techniques spéciales
des combattants sont accessibles en effectuant des manipulations
avec le stick directionnel. A savoir des 1/4 de tour avant,
arrière, des 1/2 tours, des 360 degrés, ou encore
des arrière-avant tous combinés avec un bouton
de poing ou de pied. Pour la première fois, les enchainement
étaient possibles et les premiers coups de pied sautés-balayette
voyaient le jour. Le jeu dispose de 12 combattants, 8 sélectionnables,
et 4 boss que le joueur ne pouvait pas débloquer.
Mis à part Ryu, Ken et chun li, SF accueille Blanka,
une créature brésillienne toute electrifiée
et se mettant en boule pour un rien, très appréciée
par les joueurs, un catcheur russe (inspiré par Haggar
de Final Fight) du nom de Zangief. Ce dernier dispose d'une
panoplie de prises et de plaquage inouies et d'une lourde puissance.
Dalsim, lui, est bcp moins puissant mais jouit d'une allonge
impressionnante due à ses membres extensibles. Ce personnage
d'origine indienne maque cruellement de rapidité et reste
un combattant peu efficace. Beaucoup moins en tout cas que Edmond
Honda, le deuxième japonais du jeu, un sumo, gros mais
rapide qui peut s'élancer telle une torpille humaine
sur son adversaire très vite submergé par sa rapidité
insoupçonnée. Dernier fighter en lice qui reste
un de mes préférés, c'est Guile, le militaire
américain adepte du Sonic Boom et Sault Mer Saut Kick,
ses deux coups spèciaux. Il reprèsente une bonne
alternative au style de Ryu et de ken. C'est un combattant défensif
et de contre qui est tactique et puissant. Une valeur sûre.
Chaque personnage a donc un style propre et le jeu se termine
par l'affrontement des 4 boss précédemment évoqués.
Le succès phénoménal du jeu pousse Capcom
à convertir leur titre sur Super Nintendo et PC. Si la
version micro ne restera pas dans les annales, la mouture super
nintendo va concourir grandement à assoir la légitimité
de SF2. des millions de joueurs peuvent désormais jouer
chez eux à ce jeu de légende. Le reproche qui
est vite fait à SF2, c'est le faible nombre de combattants
jouable, c'est pourquoi le géant japonais Capcom décide
d'éditer une nouvelle version de leur jeu. SF2 prime
champion edition voit le jour en mars 1992, soit un an après
la première version. Le joueur peut désormais
sélectionner les 4 boss du soft pour une durée
de vie accrue et des nouveaux coups font leur apparition. Le
jeu gardait la même rapidité, le même système
de combat et les graphismes furent améliorés.
Parallelement, les hackers ont modifié le jeu offrant
au joueur la possibilité d'effectuer des coups spéciaux
dans les airs et une rapidité étourdissante. Le
player ayant sélectionné Guile par exemple, peut
envoyer une multitude de sonic boom à la suite les uns
des autres, submergeant l'écran de projectiles. Cette
version non officielle de SF2 montrait vite ses limite en termes
d'intenisté de combat rendant le jeu plus bourrin que
tactique. Voulant, à l'instar de cette version pirate
appelée Rainbow Edition, accentuer la rapidité
de son jeu pour ne cesser de l'améliorer, Capcom sort
en décembre de la même année SF2 turbo hyper
fighting. le soft est donc plus rapide et les personnages disposent
de plus de coups spéciaux tels une boule de feu pour
Chun Li et l'air hurricane kick pour Ryu et Ken. Guile est rendu
moins puissant et Blanka est optimisé. C'est sûrement
la meilleure version légère de SF2.
Le jeu se voit adapté sur super nintendo et devient la
référence du genre sur console comme en arcade.
SF2 turbo connait donc un grand succès public même
si le jeu commence à en lasser certains qui accusent
Capcom de manquer d'originalité. Faisant fi des critiques
et n'écoutant que leur désir d'offrir toujours
plus aux fans de Sf2, Capcom ralentit un peu le jeu et rajoute
4 nouveaux personnages dan l'éventail de combattants
qui comptent désormais 16 têtes. Le jeu s'appelle
alors Super SF 2 the new chalengers et inaugure la nouvelle
carte arcade de Capcom, la CPS 2. Les graphismes sont d'une
beauté inégalée à l'époque
et les 4 petits nouveaux apportent un peu d'air frais dans ce
jeu qui fête ses six ans. Cammy, la très jolie
anglaise, ajoute une touche sexy à l'univers de SF. On
la retrouve aux côtés de l'indien costaud T. Hawk,
du kickboxer jamaïcain, DJ Max, et le clone bondissant
de Bruce Lee, répondant au nom de Fei Long.
Super SF2 est de nouveau proposé sur console super nintendo
et mega drive. Le succès du jeu ne se démentit
pas et les fans de jeux de combat sont comblés. Les réfractaires
sont eux aussi nombreux mais ceci n'entache pas la renommée
toujours croissante du jeu. Six mois plus tard, Capcom, pour
la première fois prend la décision de fournir
aux combattants de Sf2 des super coups spéciaux aussi
appelés furies, tout droit empruntées du jeu concurrent
Fatal Fury par SNK. Les furies sont donc prétextes à
un nouveau SF2, avec Super SF 2 turbo, également appelé
Super SF2 X, sous titrés : grand master challenge, qui
sort en février 1994. 4 vitesses de jeux différentes
et des furies dévastatrices appelées super combo
finish rajoutent du piment à un jeu qui en avait besoin.
Gooki ou Akuma fait son apparition, c'est en fait le frère
du sensei de Ryu et Ken. C'est la meilleure version moderne
de Sf2 qui n'en finit plus de finir. L'extension "2"
semble alors indéboulonable.
Suite à la sortie du film interprété par
van Damme qui ne restera pas mais alors pas du tout dans les
mémoires, Capcom digitalise les personnages du film et
sort : sf 2 the movie qui ne mérite pas qu'on s'y attarde
ici. Mais le petit monde de sf s'apprête à vivre
un rebondissement. Le renouvellement arrive enfin en juillet
1995, sf 0 en japonais, ou alpha dans le reste du monde pointe
donc le bout de son enz en 1995 et change la donne, surtout
graphiquement. le game play, lui, reste dans la grande tradition
de sf. Ce nouveu jeu est en fait une préquelle à
la série d'où son titre. On retrouve donc de vieux
personnages de sf de 1987 comme birdie la racaille ou adon le
boxeur thai rival de sagat. le visuel s'apparente plus à
un da et les perso ont un look plus massif et pataud. Notons
que le design des combattants sera réexploité
dans tous les crossovers qui suivront. Ce jeu est très
beau, mais ne propose que 13 fighters. le boss varie selon le
combattant choisi et on peut affronter aussi ryu que bison lors
du combat final du tournoi. les furies, super combo finish sont
optmisées par rapport à SSF2 x avec désormais
3 niveaux de puissance.
cet épisode est une réussite totale meme si on
aurait aimé plus de perso. l'erreur est réparée
un an plus tard en 1996 avec la venuie de sf alpha 2 qui propose
de somptueux graphismes et 5 nouveaux fighters. le retour de
zangief et dalsim et l'arrivee de rolento issu de final fight,
gen de sf1 et l'écolière sexy sakura totalement
inedite. le jeu est le premier à proposer le custom combo
qui permet de créer ses super combos. les années
1995-96 sont marquées par l'arrivée en puissance
des jeux de baston en 3d, c'est pourkoi, capcom voit une occasion
de renouveler sf en le façonnant en 3d. ainsi naquit
sf ex et ex+, respectivements sortis en 96 et 97. Le moteur
3d de capcom n'est pas tres puissant il n'empeche pas un bon,
plaisir de jeu, tres proche des episodes en 2d. les supers combo
sont ebourifants et de nouveaux perso rejoignent le mythe. la
version ex+ de 97 rajoutera au jeu 4 nouveaux fighters tels
evil ryu, un clone malefique de notre heros habituel. la version
playstaytion ex+ alpha de 1997 améliore encore le soft
avec deux autres perso. le jeu est plaisant meme si graphiquement,
c'est pas le nirvana. en 98, capcom persevere avec sf ex 2 et
ses graphismes plus reussis.
on compte 16 personnages au total mais le fan old chool de sf2
n'arrivent pas à se faire à la 3d qu'ils trouvent
inutile pour un tel jeu. pourtant, sfex2 est explosif a souhait
et le gameplay a un charme evident. capcom revient dans la deuxième
dimension en 1998 avec le plus riche des sf : sf alpha 3 et
ses 31 personnages. graphismes magnifiques, rapidité
de jeu, et nouveaux modes de jeu font de cette version la plus
complete jamais realisee. le joueur choisit entre 3 dtyles de
combos differents ce qui rend les combats plus interessants
et novateurs. ce qui frappe quand on joue a ce jeu, c'est la
beaute dont il fait preuve, prouvant que la 2d n'est pas depassee
et que le dessin classique peut concurencer la plus belle des
3d. les fans sont aux anges et sont prets à accueillir
sf3 en 1998 les bras ouverts. sf3 est enfin la apres des annees
d'atente et constitue la veritable suite de sf2. cette nouvelle
variation du jeu se fait contre toute attente en 2d. 3 versions
de sf3 vont successivement voir le jour.
la 3eme est sans doute la meilleure. seul ryu ken, chun li et
gouki des veiux sf sont la, tous les autres perso sont nouveaux
et arborent des looks etranges. remi est sans doute le plus
interessant des nouveaux combattants de ce sf 3 3rd strike.
il possede les coups de guile. les autres chalengers sont tellement
bizarres qu'ils ne sont pas tres interessants pour le fan nostalgique
de sf. mais le jeu jouit d'une realisation technique a toute
epreuve avec une animation fabuleuse, inegalé dans le
domaine de la baston 2d, rivalisant avec la 3d des jeux du moment.
sf3 est une reussite comme l'avait ete sf2 et sfalpha avant
lui. parallement, capcom produit des crossovers de genie incluant
les combattants de sf tels xmen vs sf, marvel vs capcom, et
snk vs capcom. aussi, uniquement sur console les sf se retrouvent
dans sf collection 1 & 2 pour playstation et saturne et
sf ex3en 3d sur playstation 2 qui ne restera pas dans les annales.
ce qui prouve le succes indeniable de sf, notemment dans sa
patrie le japon, c'est le nombre de produits derives impressionnants
tires de cette saga videoludique. les mangas se comptent par
dizaienes, les cd des musiques se vendent comme des petits pains,
tout comme les figurines encore produites en masse. le film
d'animation sf2 est un grand succès, incontournable pour
les fans. un tres bon dvd proposant la vo est sorti chez manga
video et la serie tv : sf2 v n'est pas mal du tout. bref, sf
c'est de la qualite pure et c'est un tres grand nom du jeu video,
la concurrence le sait bien. on peut egaler sf mais il est impossible
de l'enterrer et de le supplanter tant il fait partie integrante
de la grande histoire du jeu video.
Par Nicolas Loubère