Asian Connection, l'émission sur les cultures asiatiques - Radio Campus 88.1 - Mardi 19h/20h


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Beat Them Up

Depuis près de 17 ans maintenant, le Beat them up aussi appelé jeu de baston est en perpétuelle évolution. Ses origines remontent à 1987 avec le précurseur « Street Fighter » de Capcom. Il ne faut pas confondre le Beat them up et le Beat them all. Le premier oppose un combattant contre un autre combattant, tel un duel tandis que le second vous permet de diriger un personnage évoluant dans un scrolling horizontal et qui va être amené à défier tous ses adversaires arrivant en nombre important. Nous ne parlerons donc pas, ici de « Final Figth », de « Streets of Rage » ou encore de Golden Axe. 1987 est donc l’année de naissance d’un genre de jeu vidéo qui va rencontrer le succès 4 ans plus tard avec Street Fighter 2. Peu de gens se rappellent ou connaissent le premier épisode.

L’intérêt d’un tel type de jeu, c ‘est la possibilité de marier les différents styles d’arts martiaux entre eux. Le joueur peut ainsi varier les plaisirs et la durée de vie s’en trouve allongée. Le succès de Street Fighter en 1991 est dû à deux facteurs. Tout d’abord, la qualité technique du soft. Des graphismes réussis, des sprites d’une taille avantageuse, un gameplay exemplaire et une ambiance sonore déjà culte, ensuite, des personnages charismatiques avec pour chacun d’eux des coups spéciaux inventifs et intéressants, des boules de feu, des coup de poing du dragon, des coup de pied hélicoptère ou encore des prises et des placages issus du monde du Catch. La scène de combat est composée d’un décors large de trois écrans, des deux combattants se faisant face, des jauges de vie des différents personnages et d’une minuterie.

A partir du moment où on a intégré ce postulat de départ alors la suite est simple, le concepteur de jeu vidéo n’a qu’une chose à faire : reprendre « Street Fighter » changer deux, trois trucs pour améliorer un concept, rajouter des combattants ou de nouvelles idées. Ainsi, dès 1991 la concurrence réagissait déjà à « Street Fighter ». Avec « Fatal Fury », SNK veut alors proposer une alternative au « Street Fighter » de l’époque en proposant au joueur d’incarner trois personnages, à savoir Terry Bogard, Andy Bogard et Joe Igashi. C’est trois nouveaux combattants se veulent être la réponse d’SNK aux Ryu, Ken, Chun Li, Guile, Blanka, Daldhim, Zangief de Capcom. Le faible nombre de personnage offerts dans « Fatal Fury » ne permet pas à SNK de se tailler la part du lion et « Street Fighter 2 » s’avère être le leader incontesté du Beat them up.

1992 est sans contestation l’année du Beat Them up avec les sorties des séquelles de « Street Fighter » ajoutant des nouveaux fighters, des nouveaux coups spéciaux et offrant une rapidité de jeu démoniaque mais aussi avec l’arrivée de 4 nouveaux concurrents : Fatal Fury 2 et ses 8 personnages dont Mai Shiranui. « Mortal Kombat » qui cartonne d’emblée aux Etats Unis et en Europe, jouissant d’une ambiance gore et d’un concept original (combattants digitalisés, sang qui coule à flot et Fatalités inhumaines). « Art of Fighting », deuxième Beat Them Up du japonais SNK qui propose des sprites énormes, des zoom lorsque les fighters sont éloignés puis se rapprochent mais surtout pour la première fois et à l’instar de « Fatal Fury 2 » des super coups spéciaux appelés aussi furies qui ajoutent de la nouveauté dans les combats. A l’époque, « Art of Fighting » fit l’effet d’une bombe grâce notamment à sa réalisation technique. Son gameplay étant pas terrible, ne proposant que 2 combattants jouables.

En 1992, ADK tenta aussi sa chance avec World Heroes qui n’est qu’un clone de « Street Fighter ». Tout y est moins bon mais les salles d’arcades avaient toutes un exemplaire de ce jeu qui n’était pas dénué de tout intérêt. En 1993, Capcom porte le nombre de combattant de « Street Fighter 2 » à 16 et peaufine son jeu qui devient encore plus abouti. Pour contrer une nouvelle fois Capcom, les suites des standards du Beat Them Up ne se font pas attendre et on a droit à « Mortal Kombat 2 » toujours aussi saignant et bien fait, « World Heroes 2 » toujours moins bon que Street Fighter 2 et « Fatal Fury Special » qui ne cesse de rallier des nouveaux fans. SNK le concepteur de Fatal Fury et d’Art of Fighting lance un troisième jeu de baston sur le marché avec « Samurai Showdown » et ses 12 personnages armés. Pour la première fois des combats à l’arme blanche vont être jouables. Haohmaru est la figure de proue du jeu.

1993 est aussi une année charnière à cause d’un homme : Yu Suzuki qui est le premier à concevoir un jeu de Baston en 3d. « Virtua Fighter » naquit dans les locaux de Sega Amusement Vision et c’est ainsi que les rapports de force dans le milieu du Beat Them Up vont évoluer différemment. Le jeu de Sega propose une animation révolutionnaire et se rapproche davantage du monde martial traditionnel, fini les boules de feu, place ici aux arts martiaux purs. Les graphismes pas encore assez réalistes et une ambiance de jeu un peu étrange ne permette toutefois pas à Sega d’envoyer la 2d de Capcom et d’SNK au tapis, loin de là. 1994 arrive et 9 jeux de combats sortent sur l’archipel nippon alors que « Mortal Kombat 3 » fait son apparition aux Etats Unis où il jouit encore d’une bonne notoriété malgré son absence de renouvellement.

Pour la première fois dans « Street Fighter » les furies ou super combos finish font leur apparition dans « Super Street Fighter 2 X » qui déboule fièrement dans les salles d’arcade. Après plus de sept ans d’existence, « Street Figther » est toujours là, toujours plus fort et parfait. Capcom qui ne proposait que « Street Fighter » dans son catalogue se montra plus mordant avec les arrivées de « Darkstalkers » et « Xmen Children of the Atom ». Ces deux nouvelles productions sont de suite adoptées par le public qui découvre le côté bourrin de Capcom qui repousse les limites sur le plan du visuel. Des explosions énormes à l’écran, des furies spectaculaires et des personnages haut en couleur qui ravirent les joueurs du monde entier. Quelle joie de pouvoir diriger Cyclop dans Xmen ou encore Morrigan dans « Darkstalkers » ! SNK a du répondant avec « Samurai Shodown 2 » remarquable, « Art of Fighting 2 » colossal et surtout le monumental « The King of Fighters 94 ».

« The King of Fighters 94 » et ses combats 3 contre 3 qui met en scène les figures les plus emblématiques de SNK et qui introduit une foule de nouveaux combattants comme Kyo Kusanagi bouleverse le Beat Them Up 2d et arrive à presque d’emblée à faire oublier « Street Fighter » ! SNK frappe très fort sur la table et on le sait déjà, on aura un nouveau « The King of Fighter » chaque année. Alors que Capcom et SNK se livre une véritable guerre, enterrant tous les autres, Namco veut répondre à Virtua Fighter et propose son jeu de combat en 3d : « Tekken ». Namco fait encore plus fort que Sega en mappant les combattants avec des textures. Le graphisme gagne en réalisme et la 3d représente alors une alternative viable au monde fermé de la baston 2d. Kazuya le héro de « Tekken » s’est attelé à une tache : redéfinir en profondeur le milieu du jeu vidéo de combat. Parallèlement, Nintendo se lance lui aussi dans le Beat Them Up avec « Killer Instinct » et son ambiance si particulière. Ce jeu en 2d aux allures de 3d est un hymne au combo. Une grande réussite pour un jeu vraiment original et racé.

En 1995, 15 jeux se battent en duel. Nous ne les citerons pas tous évidement. Les suites sont légion. « The King of Fighters 95 » améliore son concept novateur et permet alors d ‘éditer sa propre team de combattants. Iori Yagami y fait son apparition et c’est à nouveau une référence de la baston 2d. En fait deux paradigmes s’affrontent. Il y a les pro-2d et les pro-3d. SNK et Capcom avec « Street Fighter Alpha », « Darkstalker 3 », « Marvel Super Heroes » pour l’un et « Samurai Shodown 3 », Fatal Fury3 et « King of Fighters 95 » pour l’autre sont les vecteurs du premier paradigme tandis que Namco et Sega s’affrontent dans le monde naissant de la baston 3d. « Virtua Fighter 2 » contre « Tekken » et « Soul Edge » qui est une sorte de « Samurai Shodown » en 3d. 1995 restera l’année du positionnement des forces en présence. Toutes les années qui vont suivre sont allouées à l’amélioration des jeux de chaque éditeur.

Ainsi dans la période 1995-2000 Namco développa 3 nouveaux « Tekken » et 1 séquelle de « Soul Edge » : « Soulcalibur », Sega sortit 5 épisodes de « Virtua Fighter » toutes plate formes confondues ainsi que « Fighting Vipers 1 et 2 », « Last Bronx » qui sont des clones de « Virtua Fighter » proposant juste des univers différents. On reste dans la 3d avec Square Soft qui tenta sa chance à 4 reprises avec « Tobal 1 et 2 » très bien réalisés et deux épisodes de « Bushido Blade » jeu de combat très réaliste et mortel. Tecmo voulant redistribuer les cartes lança deux épisodes de Dead or Alive à l’assaut de la suprématie du jeu 3d et fournit une nouvelle référence dans le domaine. Capcom, toujours sur la période 1995-2000 programma 16 jeux de baston en 2d dont 6 « Street Fighter » et 7 crossovers réussis. Le géant japonais s’est aussi essayé à la 3d et on citera « Rival School » et « Star Gladiator » qui sont les mieux conçus. Jamais Capcom n’a pu rivaliser avec Sega, Namco et Tecmo dans le milieu du Beat them up 3d.

En 5 ans, SNK a développé 6 nouveaux « The King of Fighters » sans jamais lasser le joueur, 4 « Samurai Shodown », 4 « Fatal Fury » dont le génialissime « Mark of The Wolves » et 2 « Last Blade » variantes magnifiques de « Samurai Shodown », notons aussi « Art of Fighting 3 » qui sera le dernier de la série. C’est en 2000 que SNK ferme boutique et renaît en 2001 sous le nom de Playmore. 2000 c’est aussi l’arrivée fracassante de « Guilty Gear x » édité par Sammy qui fait un carton au Japon. Ce jeu de baston 2d est le seul à proposer des graphismes en haute définition et une ambiance musicale aussi déjantée. Une réussite à tous les étages qui prouve qu’il n’y a pas que SNK et Capcom dans la vie ! ! Contrairement à ce qu’on aurait pu penser le Beat Them Up traverse une petite crise et les années 2001 et 2002 ne sont pas très prolifiques en terme de nombre de jeux de combats mis sur le marché.

Seulement 17 jeux en deux ans. Seulement, la qualité est presque chaque fois au rendez-vous. Si Playmore connaît un petit coup de blues avec « The King of fighters 2001 » il se rattrape merveilleusement bien avec « The King Of Fighters 2002 » qui est peut-être le meilleur de la série. Capcom réussit « Rival School projet justice » et son crossover : « Capcom vs SNK2 » se joue sur la terre entière. Namco fournit du bon travail avec Tekken 4 et Soulcalibur 2 et Sega ne cesse d’améliorer « Virtua Fighter » avec la 4ème version du jeu qui s’avère être un chef d’œuvre. Midway et son « Mortal Kombat » revient lui aussi en force et représente la seule tentative américaine de faire face à l’hégémonie japonaise. « Tecmo » continue à jouer les troubles fêtes avec « Dead or Alive 3 » et ses graphismes somptueux. Tout comme Sammy et son « Guilty Gear x2 » qui est mortel !

Pour conclure, disons que les éditeurs phares des années 90 sont toujours là et que même si SNK a connu quelques déboires, c’est pas fini pour ses fières licences. Capcom est aussi encore un poids lourd mais a tendance à laisser le «Beat Them up un peu de côté ces derniers temps. Sammy et Tecmo avec un seul jeu chacun font des merveilles tandis que Sega et Namco se font toujours la guerre comme au bon vieux temps. Le Beat them up attire moins de joueurs qu’avant mais les Hard Core Gamers continuent à se les arracher. Des clans se sont formés, il y a les pro-2d et les pro-3d , les pro « Tekken » et les pro « Virtua Fighter », les pro Capcom et les pro SNK mais on peut tous les regrouper en pro-baston ! ! !

Par Nicolas Loubère

 

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