Asian Connection, l'émission sur les cultures asiatiques - Radio Campus 88.1 - Mardi 19h/20h


tous les mardis de 19h à 20h sur Radio Campus Bordeaux 88.1
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Leiji Matsumoto

Leiji Matsumoto, né en 1938 (Akira de son vrai nom) se lance dans les manga à l’adolescence. Il s’inspire à ses débuts de Osamu Tezuka, mais trouvera bientôt un style unique. En 2003, nous fêtons ses 50 ans dans le monde du manga.

Matsumoto est entré dans le monde de l’animation en 1975 avec la série TV Uchû Senkan Yamato (Yamato, le Vaisseau de Guerre Spatial). Il est devenu dès lors très actif dans ce domaine jusqu’à la première moitié des années 80 avec un pic en 1978-79 où en moyenne 4 de ses œuvres furent adaptés en anime par an.
Puis il s’est retiré de ce monde pour revenir en force vers la fin des années 90 où on compte depuis en moyenne 2 nouvelles œuvres par an.

I. Gun Frontier

A. L’histoire

Tochirô, un émigré japonais, Harlock (Albator), un tireur à gage et Simunora, une mystérieuse aventurière partent à la recherche d’une communauté de japonais dans l’Ouest américain de la fin du XIXème siècle.

 

B. Les thèmes de Gun Frontier
La survie est le fil conducteur de l’histoire, c’est le seul moyen de survie dans un milieu où la nature est aussi hostile que les hommes. Ce semble être le thème principal de Gun Frontier. Il y a aussi une métaphore que l’on peut transposer dans le monde actuel : si l’on ne croit pas en demain, on ne peut pas survivre.
L’aventure, la quête, le parcours initiatique est aussi très important dans Gun Frontier. Les œuvres de Leiji

Matsumoto sont des œuvres de mouvement comme tous les Space Opera. D’où la prédominance des véhicules spatiaux, ce qui est vrai aussi pour cette série.
La masculinité est décrite d’une façon particulière dans Gun Frontier. Les hommes nous semblent plein de défauts, bien loin des clichés du western hollywoodien. Mais ils vivent chaque instant le plus intensément possible et cela qui les rends attachant.
La pluie est un élément que l’on retrouve à plusieurs reprises dans Gun Frontier. Le plus souvent lors de scène de combat décisif. C’est toujours le symbole d’un enjeu important pour le déroulement de l’aventure. Cela tranche avec la vision de l’élement aquatique que peuvent donner d’autres animés du maître tels que Marin Snow no Densetsu ou Submarine Super 99.

 

C. L’originalité de Gun Frontier
Ce n’est pas une série de SF. Mais l’univers western est très fréquent dans ses œuvres animés et surtout dans ses manga papier (cf. Galaxy Express 999…)
C’est aussi l’adaptation d’un ancien manga de Matsumoto de 1972. C’était l’adaptation d’un manga le plus ancien avec Submarine Super 99 produit en 2003 et tiré d’un manga des années 60.

La première fois que l’on voit Harlock et Tochirô dans une œuvre et aussi leur rencontre la plus reculée dans le temps (par la suite on les retrouvera pendant la seconde guerre mondiale à la frontière suisse dans Waga Seishun no Arcadia).
Le manga original de Gun Frontier est destiné à des adultes. Il y a de nombreuses scènes de lit ou de violence. De nombreuses scènes n’ont pas été adpatés en anime, mais on voit quand même cette marque au niveau de l’humour et de l’action. C’est indéniablement une série pour un public mûr !

 

II. Cosmowarrior Zero

A. L’histoire
Les humains ont perdu la guerre contre les hommes robots. Warius Zero, un ancien militaire, est chargé de défaire Young Harlock dont les agissements mettent en péril la fragile paix conclue entre humains et homme mécaniques. Il y a tout un arrière-plan politique (complots, rapport de dominance…) que le héros éclaircira au fur et à mesure de son aventure et celle de son équipage à bord du Karyû. Il fera à de nombreux

mystères, notamment autour de la personnalité de Marina Oki, capitaine en second du vaisseau.

 

B. Les thèmes de Cosmowarrior Zero
La rivalité et le respect de son adversaire. L’adversaire est une personne respectée et estimée comme n’importe quel ami. Le couple d’adversaire formé par Warius Zero et Young Harlock est courant chez Matsumoto.
L’amour chez Matsumoto n’est jamais vécu heureux ou ouvertement. S’il l’est, c’est uniquement dans la briéveté. Dans Cosmowarrior Zero, c’est ce genre de

relation qui unie Warius Zero à Marina Oki. Leurs rapports deviennent de plus en plus proches jusqu’à son paroxysme au moment de l’explosion due à Hellmatear où Warius découvre la véritable identité de Marina…
La cohabitation hommes-hommes mécaniques est un point important. Les humains ont perdu la guerre, les rapports avec les hommes robots sont souvent tendus, notamment à bord du Karyû, composé pour moitié d’humains et de robots.
Warius est au départ un personnageentièrement dirigé par ses supérieurs (thème de l’autorité militaire où il est une marionnette, un pion dirigé par le gouvernement) et ses sentiments (de culpabilité vis-à-vis des humains qu’il n’a pu défendre lors de la guerre). Par la suite, il deviend maître de sa destinée et pourvu de sens critique lorsqu’il refuse de provoquer Young Harlock en duel et qu’il entreprend de s’attaquer à Zeth Voder puis à Hellmatear, qui tire toutes les ficelles du jeu depuis le début.

 

C. L’originalité de Cosmowarrior Zero
C’est l’adaptation d’un jeu vidéo sur PSX qui ne s’inspire d’aucune source et qui n’est pas du fait de Leiji Matsumoto lui-même, mais de Doctor Serial Nishioka.
C’est la première série TV depuis 19 ans, depuis Mugen Kidô SSX (Albator 84) produit en 1982.
Le message de Cosmowarrior Zero apporte une évolution par rapport aux œuvres précédentes : la

confrontation hommes-robots n’est plus vraiment le sujet central, le débat s’est centré sur des aspects secondaires de cette relation, notamment la cohabitation et l’instauration d’une paix entre ces deux genres. C’est une marque de modernité par rapport à la vision des œuvres de SF des années 70 et 80 qui étaient beaucoup plus manichéistes et simplificatrice.
Cette œuvre nous présente aussi la jeunesse de nos héros. C’est depuis devenu plus fréquent dans les œuvres de Matsumoto (avec Maetel Legend notamment)

 

III. Interstella 5555

A. L’histoire
Un manager diabolique fait capturer les 4 membres d’un groupe extra-terrestre à la peau bleue, les Crescendolls, les asservit et les transforme en humains afin d’en faire un groupe de renommée mondiale. Heureusement, Shep, digital lover, amoureux de la bassiste volera à leurs secours dans son vaisseau en forme de guitare. Quel est le véritable but qui anime ce manager démoniaque ?

 

B. La production d’Interstella 5555
Ce film est le fruit d’une collaboration originale entre les Daft Punk (partie scénaristique et musicale) et Leiji Matsumoto (design).
L’admiration de Daft Punk pour Albator qu’ils ont vu dans leur jeunesse, un peu comme tous ceux de notre génération ! L’idée de mêler film musical d’animation et les thèmes de la SF et du show-business est née en même temps que la création de l’album Discovery en 2000.

Au départ des clips vidéo pour les 4 singles extrait de l’album (One More Time, Aerodynamic, Harder, Better, Faster, Stronger et Digital Love) ont été créés et diffusés sur les chaînes musicales notamment. Les clips suivent une trame scénaristique. Interstella 5555 est l’aboutissement de ce projet.

 

C. L’originalité d’Interstella 5555
C’est un long-métrage musical à l’instar de Fantasia de Disney ou des animés expérimentaux faits par Osamu Tezuka (tel que la Légende de la Forêt) où il n’y a aucun dialogue et dont les images parlent d’elles-mêmes.
C’est une coproduction franco-japonaise, ce qui donne une dimension universelle car c’est un projet qui dépasse les cultures. C’est une grande première dans

le monde de Matsumoto qui est passionné par la France et a été énormément marqué dans sa jeunesse par le film français Marianne de ma Jeunesse, de Julien Duvivier, dont il s’inspire encore pour créer ses héroïnes. C’est la toute première fois que Matsumoto participe à un projet coproduit avec un pays étranger. Il a pourtant une longue carrière derrière lui.
C’est la première fois que le design de Leiji Matsumoto est utilisé entièrement dans une histoire longue qui n’est pas de lui,même s’il a déjà créé quelques personnages ou vaisseaux pour des jeux vidéos (Quo Vadis sur Saturn et PSX, Garakuta Meisaku Gekijô Rakuragi Ôkoku sur PS2…)


IV. Les futures œuvres de Leiji Matsumoto

A. Vue d’ensemble des œuvres récentes inédites en France

Maetel Legend (2002) série de 2 OAV narrant la jeunesse de Maetel et de sa soeur Emeraldas ainsi que la robotisation de leur mère, la Reine Râ Andromeda Prometheum sur la planète Râ Metal.
Submarine Super 99 (2002) série de 13 épisodes racontant les aventures de Mamoru à bord d’un sous-marin géant pour combattre une organisation militaire marine secrète.
Captain Herlock Endless Odyssey Outside Legend (2002) série de 13 OAV qui est une sorte de remake largement amélioré de la série Albator 78, où Harlock fait face au terrifiant peuple de Nû
Ginga Tetsudô Monogatari (2003) alias The Galaxy Railways, série de 26 épisodes qui est une sorte de suite à Galaxy Express 999 et qui traite des aventures de Manabu, travaillant au sein du SDF, une organisation chargée de protéger les lignes ferroviaires de l’espace. C’est certainement le projet dans lequel Matsumoto s’est le plus investi. Espérons qu’un éditeur français achète les droits de cette série !

B. Les autres sorties en cours ou en prévision

Réédition en DVD de Fire Force DNAsights 999.9 chez Dynamic Visions et d’Harlock Saga chez Beez.
Les droits de Submarine Super 99 et Captain Herlock Endless Odyssey seront sûrement achetés en France, même si rien n’a encore été annoncé officiellement. Nous verrons cela courant 2004. Par la même occasion, une sortie d’autres animés voire manga papier pourrait être intéressante.

Conclusion

Quelle œuvre préférer parmi les 3 sorties marquantes de cette fin d’année 2003 ? Chacune a ses points forts et ses qualités.
- Une histoire légère, adulte, ponctuée de quelques gags mais qui sait tenir la tension et l’émotion.
- Une série de science-fiction qui nous montre dans un contexte militaire les relations hommes-machines.
- Un OVNI original qui renouvelle le genre du film d’animation musical en le remettant au goût du jour, qui n’a pratiquement rien de comparable.

Présentation : Uchû Senshi Edomondo, webmaster de quelques sites traitant de Leiji Matsumoto dont leijiverse.com et modérateur du forum Tokinowa.net. Ce forum bat tous les records d’audience pour un sujet aussi spécialisé avec 15000 posts et plus de 125 membres inscrits en 9 mois, mais surtout il a créé une véritable communauté de fans et a fédéré les divers sites web spécialisés en participant à de nombreux projets, tout en gardant l’indépendance de chacun.

 

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