Asian Connection, l'émission sur les cultures asiatiques - Radio Campus 88.1 - Mardi 19h/20h


tous les mardis de 19h à 20h sur Radio Campus Bordeaux 88.1
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Beck

 

Beck
Auteur : Harold Sakuichi
2 volumes parus aux Edtions Akata/Delcourt

Yukio Tanaka est un jeune collégien de 14 ans, timide et malchanceux. On peut même dire qu’il attire les ennuis malgré lui. Un jour qu’il sauve un chien bien étrange d’une bande de gamins qui le martyrisent, il fait la connaissance de Ryusuké, propriétaire charismatique du chien nommé Beck, propriétaire qu’il retrouvera sur sa route un peu plus tard.

En attendant, Yukio rêve de la plus jolie fille du lycée, Izumi, qu’il a connu enfant. Izumi vit dans un monde plus adulte où les jeunes sortent dans des bars, fument et boivent de l’alcool, tout l’inverse de lui qui est si renfermé et dont l’unique ami est un fan de jeux vidéos et pervers. Yukio saute sur l’occasion d’avoir une vie plus trépidante quand Izumi l’invite au Bowling. Il va se retrouver dans un bar louche où il retrouve Ryusuké. Il apprend que Ryusuké est guitariste dans un groupe de rock undergroud. A la fin de la soirée, Ryusuké est pris dans une bagarre contre des américains balèzes et Yukio vient à son aide, suivi par Izumi. Une relation d’amitié va unir ces trois-là. Amitié qui va changer la vie de Yukio puisqu’il va découvrir grâce à Ryusuké le monde du rock underground et il va ainsi pouvoir quitter son petit monde d’enfant qui était alors bercé par les chansons des idoles à la mode.

Les différents thèmes que le manga Beck aborde sont tous représentatifs de notre génération.
Yukio ressent un certain mal de vivre, garçon banal, sans histoire, presque transparent.
Izumi s’entoure de plein d’amis, sort le soir dans des bars louches, tout ça pour se prouver qu’elle existe.
D’autres comme Ryusuké se donnent à fond et vivent leur vie sans trop penser au lendemain.
Beck, c’est aussi le parcours initiatique d’un garçon banal qui au fil des rencontres va avoir une vie moins banale. Et c’est ce dont tous les jeunes rêvent aujourd’hui. Yukio ne cherche pas à s’attirer les feux des projecteurs, il est juste au bon endroit au bon moment. Il va avoir l’opportunité d’apprendre la guitare et aussi de chanter pour se retrouver pourquoi pas un jour en haut de l’affiche.
Beck parle également de rock underground et vu de chez nous, c’est plutôt instructif. L’auteur, Harold Sakuichi en connaît un rayon sur le rock (américain et japonais) et surtout il nous propose une vision du mouvement rock underground japonais que l’on ne connaît pas en France, même si on peut faire des parallèles avec le rock underground français. Comment les petits groupes débutent, se créent, se font concurrence, comment ils sont repérés par les producteurs et parfois même manipulés. D’ailleurs, l’auteur critique ouvertement les majors qui dirigent complètement les jeunes qu’ils font signer.
Harold Sakuichi apporte un soin particulier aux personnages, principaux et secondaires. Ils sont tous très attachants et ont chacun une vraie personnalité, grâce notamment au style graphique. Style qui n’est pas des plus beau et attirant au premier regard mais qui a définitivement quelque chose d’original.

Beck est un véritable succès au Japon avec déjà 19 volumes parus et a eu bien sûr droit à une adaptation en série animée. Le premier épisode de la série Beck est passé il y a peu à la télé japonaise et pour un premier épisode c’est plutôt pas mal. Les visages des personnages sont bien respectés et l’histoire suit fidèlement le manga. La série apporte un atout non négligeable à ce genre d’histoire puisque on pourra enfin entendre les chansons des groupes, chose qui était difficile avec le manga (même si des albums sont sortis au Japon avec des groupes dans l’esprit du manga).

Au final, Beck mérite bien son titre de manga culte au Japon et j’espère qu’il le deviendra aussi en France. J’espère surtout qu’il pourra faire découvrir à un certain public le monde du rock underground et leur faire oublier tout ce qu’on peut entendre à longueur de journée à la télé ou à la radio (sauf sur radio campus bien sûr !) Mais là, je rêve un peu…

Par Emilie Boudeau

 

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