En attendant, Yukio rêve de la plus jolie fille du lycée, Izumi,
qu’il a connu enfant. Izumi vit dans un monde
plus adulte où les jeunes sortent dans des bars,
fument et boivent de l’alcool, tout l’inverse
de lui qui est si renfermé et dont l’unique
ami est un fan de jeux vidéos et pervers. Yukio
saute sur l’occasion d’avoir une vie plus
trépidante quand Izumi l’invite au Bowling.
Il va se retrouver dans un bar louche où il retrouve
Ryusuké. Il apprend que Ryusuké est guitariste
dans un groupe de rock undergroud. A la fin de la soirée,
Ryusuké est pris dans une bagarre contre des
américains balèzes et Yukio vient à
son aide, suivi par Izumi. Une relation d’amitié
va unir ces trois-là. Amitié qui va changer
la vie de Yukio puisqu’il va découvrir
grâce à Ryusuké le monde du rock
underground et il va ainsi pouvoir quitter son petit
monde d’enfant qui était alors bercé
par les chansons des idoles à la mode.
Les différents thèmes que le manga Beck
aborde sont tous représentatifs de notre génération.
Yukio ressent un certain mal de vivre, garçon
banal, sans histoire, presque transparent.
Izumi s’entoure de plein d’amis, sort le
soir dans des bars louches, tout ça pour se prouver
qu’elle existe.
D’autres comme Ryusuké se donnent à
fond et vivent leur vie sans trop penser au lendemain.
Beck, c’est aussi le parcours initiatique d’un
garçon banal qui au fil des rencontres va avoir
une vie moins banale. Et c’est ce dont tous les
jeunes rêvent aujourd’hui. Yukio ne cherche
pas à s’attirer les feux des projecteurs,
il est juste au bon endroit au bon moment. Il va avoir
l’opportunité d’apprendre la guitare
et aussi de chanter pour se retrouver pourquoi pas un
jour en haut de l’affiche.
Beck parle également de rock underground et vu
de chez nous, c’est plutôt instructif. L’auteur,
Harold Sakuichi en connaît un rayon sur le rock
(américain et japonais) et surtout il nous propose
une vision du mouvement rock underground japonais que
l’on ne connaît pas en France, même
si on peut faire des parallèles avec le rock
underground français. Comment les petits groupes
débutent, se créent, se font concurrence,
comment ils sont repérés par les producteurs
et parfois même manipulés. D’ailleurs,
l’auteur critique ouvertement les majors qui dirigent
complètement les jeunes qu’ils font signer.
Harold Sakuichi apporte un soin particulier aux personnages,
principaux et secondaires. Ils sont tous très
attachants et ont chacun une vraie personnalité,
grâce notamment au style graphique. Style qui
n’est pas des plus beau et attirant au premier
regard mais qui a définitivement quelque chose
d’original.
Beck est un véritable succès au Japon
avec déjà 19 volumes parus et a eu bien
sûr droit à une adaptation en série
animée. Le premier épisode de la série
Beck est passé il y a peu à la télé
japonaise et pour un premier épisode c’est
plutôt pas mal. Les visages des personnages sont
bien respectés et l’histoire suit fidèlement
le manga. La série apporte un atout non négligeable
à ce genre d’histoire puisque on pourra
enfin entendre les chansons des groupes, chose qui était
difficile avec le manga (même si des albums sont
sortis au Japon avec des groupes dans l’esprit
du manga).
Au final, Beck mérite bien son titre de manga
culte au Japon et j’espère qu’il
le deviendra aussi en France. J’espère
surtout qu’il pourra faire découvrir à
un certain public le monde du rock underground et leur
faire oublier tout ce qu’on peut entendre à
longueur de journée à la télé
ou à la radio (sauf sur radio campus bien sûr !)
Mais là, je rêve un peu…