Comme ils sont voisins, ils se connaissent depuis
qu’ils sont tout petits et ont traversé
bien des épreuves ensemble, comme le divorce
des parents de Mikako. Mais voilà qu’aujourd’hui,
Tsutomu plaît beaucoup aux filles et ça
énerve Mikako. Pauvre Mikako, elle ne rend pas
compte qu’au fil du temps son amitié pour
Tsutomu s’est finalement transformé en
amour… Et ce n’est pas leur entourage qui
dira le contraire. Tout le monde semble être au
courant, sauf Mikako. Même Tsutomu commence à
comprendre ses propres sentiments pour son amie de toujours.
Gokinjo ne se résume pas seulement à l’histoire
de Mikako et Tsutomu, c’est aussi toute une galerie
de personnages secondaires comme Ai Yazawa sait si bien
imaginer. Tout d’abord, la meilleure amie de Mikako,
Risa, une jeune femme sur qui Mikako peut compter et
qui a très vite compris ce qui se passait dans
le cœur de son amie. La mère de Mikako est
également un personnage important dans l’histoire.
Elle a un comportement presque plus enfantin que sa
fille, il faut dire qu’elle est mangaka et donc
que… comment ça, ça n’a pas
de rapport ? Mais les mangaka sont toujours représentés
comme des personnes un peu spéciales, différentes…
Enfin, bref, elle est toujours en retard pour rendre
ses travaux mais elle est toujours à l’écoute
des problèmes de sa fille. Il y a encore plein
de personnages secondaires attachants et drôles,
comme le concierge de l’immeuble de Makiko et
Tsutomu, qui lit des livres pour apprendre à
combattre les pervers, ou encore les copains de classe
de Tsutomu. Le premier, un brun aux cheveux longs fantasme
sur tout ce qui porte une jupe et le second, genre punk
avec des cheveux violets qui parle avec l’accent
du Kansai qui lui confère un côté
comique.
Et de l’humour, il y en a plein dans Gokinjo.
La plupart du temps, il vient de Mikako qui interprète
toujours toutes les situations de travers et qui réagit
donc à l’opposé de ce qu’on
attend d’elle. Et il y a aussi tout l’entourage
de Mikako qui participe à l’effet comique.
Côté dessin, si vous connaissez Nana, autre
œuvre de Yazawa, c’est du même acabit,
à savoir, des personnages avec beaucoup d’expressivité
et de caractère, et surtout super bien habillés,
coiffés, maquillés, accessoirisés…
bref la totale ! Même si Gokinjo est antérieur
à Nana, le trait de Yazawa est toujours aussi
agréable à regarder, pas du tout vieilli.
Gokinjo est un titre qui plaira sans problème
aux fans de Nana, même si le ton est résolument
plus léger, et il plaira aussi aux néophytes
qui seront charmés par l’histoire drôle
et touchante de la jeune Mikako.
Par Emilie Boudeau |