Asian Connection, l'émission sur les cultures asiatiques - Radio Campus 88.1 - Mardi 19h/20h


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Hideshi Hino

 

Panorama de l'enfer
Serpent Rouge
par Hideshi Hino
Aux éditions IMHO

Ames sensibles, passez votre chemin. A l’approche d’Halloween, esprits maléfiques et autres monstres venus de l’enfer viennent hanter notre monde. Et cette semaine, ils arrivent sous la forme

de deux ouvrages proposés par les éditions IMHO. Ce sont deux mangas de Hideshi Hino, auteur hanté par la bombe nucléaire.
Dans Panorama de l’enfer, l’auteur nous dresse le portrait d’une famille, je l’espère, peu commune. Le narrateur de cette histoire est un artiste peintre qui utilise son propre sang comme matière première pour ses tableaux et dont le plus grand projet est de peindre l’ultime panorama de l’enfer. Quand on voit son environnement et sa famille, on comprend pourquoi il est si torturé. Ses peintures ont des noms qui reflètent son malaise et son penchant pour l’horreur, comme par exemple La Guillotine, La Rivière de l’enfer, Le Crématorium des Décapités ou Le Cimetière des Condamnés à mort. Chaque tableau est inspiré par le vécu du peintre qui assiste depuis sa fenêtre à l’insupportable spectacle de la guillotine. Viennent ensuite les présentations de sa famille, ses enfants dégénérés qui passent leur temps à voler des yeux de cochons à l’abattoir ou à peindre des cadavres de chatons remplis de vers. Sa femme, d’une apparence glaciale, tient une auberge où les cadavres des condamnés à morts viennent festoyer tous les soirs. Puis le peintre nous raconte l’histoire de son grand père, de ses parents et de son frère. Et là, on comprend d’où vient la folie de notre narrateur, il aurait été conçu lors de l’explosion de la bombe atomique à Hiroshima, il serait le fils des enfers dont l’œuvre ultime serait de détruire la planète, une œuvre que bien sûr personne ne pourra admirer, pas même le lecteur.

Dans Serpent Rouge, notre guide dans la sombre imagination de Hideshi Hino est un jeune garçon qui vit dans une maison labyrinthique vraiment très effrayante. Il nous fait visiter son inquiétante maison, demeure plongée au milieu d'une forêt épaisse qu'il n'a jamais réussi à quitter malgré ses tentatives répétées de fugue.
Nous découvrons tour à tour les membres de sa famille qui valent vraiment le détour, mais un détour pour les contourner... Tout d'abord, le père qui élève des vers de terre et autres bébêtes répugnantes dans le but de nourrir ses poules. Si cette description paraît normale, les actes du père sont pour le moins très originaux. En effet, il tabasse des têtes de poulets morts et surtout s'occupe de nourrir sa mère qui, comment dire, apprécie grandement les vers de terre puisqu'elle se prend pour une poule... Mais la grand-mère n'est pas la seule à aimer déguster des vers de terre, la sœur aînée vole régulièrement dans les réserves de son père pour nourrir ses appétits contre nature. Le grand-père, une sorte de vieux nabot tout rabougri, a pour principale occupation de se faire soigner son énorme furoncle placé sur son menton. Et son infirmière n'est autre que la mère de notre jeune narrateur, une douce et jolie jeune femme qui doit masser le furoncle avec de l’œuf. Alors déjà que l’œuf, c'est pas ragoûtant, en plus l'étaler et le malaxer sur un furoncle pour en faire gicler le pus, je vous raconte pas l'horreur ! Je terminerai cette visite des lieux en évoquant l'énorme miroir qui bloque l'accès à toute une aile de la maison et qui empêche d'accéder à la porte noire qui si elle était ouverte apporterait le malheur sur toute la famille. Et bien sûr, quelqu'un va ouvrir cette fameuse porte...

Le dessin de Hideshi Hino est noir et tourmenté à souhait. Certaines scènes sont proprement dégoûtantes et horrifiantes. Par moments, c'est même difficilement supportable.
Autant Panorama de l'enfer pouvait être intéressant à cause de l'évocation de la bombe atomique et pouvait proposer au lecteur une réflexion sur l'homme et son désir de domination, autant le Serpent rouge n'est qu'une succession d'horreurs à réserver aux amateurs du Creepshow et autres joyeusetés.
Il me faut tout de même évoquer avant de conclure les qualités indéniables de l'auteur pour trouver des situations toujours plus horribles et surtout son trait de crayon, très sombre et qui souligne les moindres détails de l'horreur qui se joue sous nos yeux révulsés.

Par Emilie Boudeau

 

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