cela donne perfois de fausses impressions à
son entourage. Son ex-petit ami la trouvait trop pour
lui, trop belle, trop grande, trop diplômée,
trop bien payée. Ses collègues la voient
comme une personne dure et sans coeur. Mais au fond
d'elle Sumiré souffre. Sa souffrance va trouver
un exutoire en la personne de Momo, son nouvel animal
de compagnie. Non, Momo n'est pas un chien ou un chat.
C'est un jeune homme qui dormait dans un carton devant
sa porte et qu'elle a recueilli à la seule condition
qu'il soit son animal de compagnie. Elle va chercher
du réconfort auprès de lui, passera ses
nerfs sur lui quand tout va mal pour elle, le cajolera
comme un chat, lui fera des bons petits plats. On pourrait
voir Sumiré comme une déviante, oui car
j'ai oublié de préciser qu'elle a un petit
ami... Mais en fait, elle cherche juste à tromper
sa solitude. Celle que tout le monde voit comme une
femme d'acier a aussi besoin de sentir vulnérable
et faible. On pourrait voir dans Kimi wa pet, la célébration
de la femme active et indépendante qui n'a pas
besoin d'homme pour la soutenir, mais en fait, c'est
une sorte d'Ally McBeal, Sumiré est fragile et
en manque constant d'affection. Sa façon à
elle de rémédier à cela est un
peu spéciale, mais dès le début
on voit bien comment Momo arrive à prendre le
contrôle sur elle, sans qu'il le fasse exprés
et sans qu'elle s'en apperçoive. Oui, je n'ai
pas encore parlé de Momo, sans qui ce manga n'existerait
pas. Momo, que certains pourraient voir comme un gigolo
qui profite d'une femme désespérée,
n'en a pas du tout les intentions. Lui aussi a besoin
d'être cajolé et soutenu. Momo, (c'est
pas son vrai nom, juste celui donné par Sumiré)
est un jeune danseur très talentueux un peu paumé,
qui passe son temps à demander à manger
et qui est incapable de faire quoi que ce soit (ni suivre
les instructions d'un plan ou une recette de cuisine).
C'est juste un superbe danseur. Oui, parce que quand
même, pour que le manga intéresse un minimum
les lectrices, il faut un beau gosse et Momo est pas
mal dans son genre. Même si Sumiré affirme
qu'il ne se passera rien entre eux, on y croit pas une
seconde. Pour l'instant elle est avec son petit ami
journaliste qui correspond parfaitement à ses
critères : grand, gros salaire et gros diplômes.
Mais on verra bien par la suite ce qu'il adviendra de
cette relation.
La publication de Kimi wa pet se poursuit encore au
Japon et avec déjà 11 tomes parus, on
se doute bien que les (més)aventures amoureuses
de Sumiré sont loin d'être terminées.
Le dessin de Yayoi Ogawa est naturellement dans le style
shojo à tendance jeune femme adulte. Les personnages
représentés sont tous des jeunes adultes.
L'essentiel de l'attention du lecteur est portée
sur les visages et les personnages. Le minimum syndical
pour les décors et des tartines de dialogues.
C'est que le public ciblé est le jeune épouse
qui commence à s'ennuyer de ne jamais voir son
époux trop occupé à écumer
tous les bars du quartier avec ses collègues
de travail ou ecore la jeune fille en fleurs qui rêve
d'avoir une carrière parfaite comme celle de
Sumiré.
Pour finir, un mot sur le travail de l'éditeur,
Kurokawa, la branche manga de Fleuve Noir, tout nouveau
venu dans la dure jungle de la BD nippone. Pour un premier
essai, on peut dire qu'il est transformé ! Très
bonne adaptation, un joli format, du beau papier, une
bonne impression. Ca vaut les 6.50€ qu'il vous
faudra débourser pour acquérir Kimi wa
pet.
Par Emilie Boudeau
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