L'artiste pop rock électronique
Cornelius est en fait le Japonais Keigo Oyamada, sorte de Jean
Michel Jarre (pour ses expérimentations sonores et surtout
ses shows multimédia...) Son pseudonyme rend hommage
au film La Planète des Singes. Cornelius fait ses débuts
en 1993 avec le maxi Holidays in The Sun qu'il sort sur son
propre label Trattoria. Il devient rapidement une idole nationale
pour des milliers d'adolescents japonais et sort en 1994 son
premier album intitulé The First Question Award . Un
an plus tard, suit 69/96 , son deuxième album. Son premier
véritable succès commercial arrive avec l'album
Fantasma qui est édité aux Etats-Unis en 1998,
et qui le fait connaître au monde entier.
Fantasma mélange beats, guitares heavy et arrangements
très orchestrès en une joyeuse et insouciante
virée à travers l'histoire du rock. Et pour Cornelius,
cette histoire débute dans les années 60 avec
les beach boys et Music Machine, en passant par les Clash et
les Wings, jusqu'à la fin des années 80 avec My
Bloody Valentine et Primal Scream. Et comme si ça ne
suffisait pas, Oyamada ne se gêne pas pour incorporer
les excès du Hip Hop japonais de la fin des années
80 et des samples de Bandes Originales à son son basé
sur la guitare et la mélodie. Dans les mains de Cornelius,
tous ces contrastes se fondent en un nouveau genre de rock,
un nouveau genre de pop.
Fantasma est le troisième
album de Cornelius et il s'en est vendu plus de 500 000 copies
au Japon. Après des débuts sur la scène
bublegum pop de Shibuya (qui a révélé Pizzicato
Five), Cornelius s'en est éloigné, tout en gardant
ses jeunes fans avec lui.
La croissance musicale de Cornelius s'est faite parallèlement
à l'explosion de son label, Trattoria sur lequel on retrouve
la chanteuse Kahumi Karie, le groupe de noise Hanatarash, la
pop ensoleillée de bridge ou le blues de Seagull Screaming
Kiss Her Kiss Her. C'est aussi lui qui distribue au Japon Apples
In Stereo, Papas Fritas et Bill Wyman.
Après la sortie de Fantasma, Cornelius s'est lancé
dans une tournée japonaise qui a culminé au célèbre
Budokan Stadium de Tokyo. Son concept était de marier
les designs incroyables de son album avec une production scènique
de fou : un show multimédia avec de la vidéo et
des lasers, des hommes singes karateka en guise de danseurs
et le clou : un livre-programme qui contenait des lunettes 3D,
des illustrations psychédéliques dans le style
de Vasarely et des petits boutons produisants des sons électroniques
qui sortaient tout droit du livre, le tout pour 50$...
De plus, une radio locale diffusait
un rythme qui s'ajoutait au concert et les spectateurs étaient
invités à amener leurs Walkman et de se brancher
sur le 88.1!!!!
Il aura fallu attendre quatre ans entre la sortie de Fantasma
et celle de son successeur, Point en 2002. Quatre longues années
pour les fans, mais sûrement bien remplies pour Cornelius
: tournée mondiale et nombreuses collaborations avec
notament Blur, Beck, Sting, K.D. Lang, The Avalanches et Gerling.
Là où Fantasma était un collage exhubérant
qui démolissait l'histoire de la pop et qui la remodelait
en un enchevêtrement de sons, Point est à la fois
plus atmosphérique, incluant des paysages sonores guidés
par les émotions. Plutôt que de fourrer toutes
ses influences dans un seul disque, Point montre une approche
plus organique et personelle. Kaigo nous dit qu'il avait approché
Fantasma comme un collégien (comme un copié collé)
mais qu'il avait eu une approche différente pour Point,
celle d'un grand père, où toutes choses devaient
avoir un sens, des relations entre elles.
Cornelius prend son inspiration dans le monde qui l'entoure
et pas seulement dans la musique, créant ainsi un environnement
sonore étourdissant. Ses influences musicales sont toujours
présentes mais atténuées et transformées
en un album plus cohérent et mature.
Il lui a fullu un an pour réaliser son 4eme album, enrgistré
dans un petit studio privé juste au dessus de son bureau.
En plus de composer et d'interpreter toute la musique tout seul,
Kaigo a aussi autoporoduit le disque, rejoint en studio par
l'ingénieur du son Mishima qui l'a aussi un peu aidé
pour la programmation. On trouve dans Point quelques chansons
spectaculaires comme le morceau dance "Drop", le tube
rétro hawaïen "Brazil" (par Barosse) et
le morceau pseudo métal "I hate hate".
C'est de la pop japonaise au plus haut point éclectique,
stimulante et sexy.
Par Emilie