Asian Connection, l'émission sur les cultures asiatiques - Radio Campus 88.1 - Mardi 19h/20h


tous les mardis de 19h à 20h sur Radio Campus Bordeaux 88.1
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Wolf's Rain

Wolf‘s Rain est la dernière création du très réputé Studio Bones, responsables entres autres de Cowboy Bebop et Escaflowne.
Ici, exit les mondes futuristes peuplés de chasseurs de prime et de vaisseaux spatiaux swinguant sur des airs de Jazz, exit les chevaliers moyenâgeux pilotant des Mechas sur fond de chants grégoriens. Wolf ‘s Rain se déroule dans un univers non identifiable, à une époque non identifiée. C’est assez proche de notre époque, mais c’est en même temps plus avancé technologiquement et aussi plus reculé… On dirait qu’il y a eu un cataclysme ou un événement dramatique qui a poussé les gens à se réfugier dans quelques rares villes fortifiées, mais on en sait pas plus. C’est compliqué, hein ? Et bien l’histoire n’est pas en reste !

Figurez-vous que dans ce monde, les loups ont complètement disparus depuis 200 ans et on dit même que le jour où le monde touchera à sa fin, un paradis apparaîtra sur terre et seuls les loups pourront le trouver. Un conte de fées pour certains, une réalité pour d’autres. Car les loups existent toujours, et pour survivre parmi les hommes, ils ont développé le pouvoir de prendre une apparence humaine, et ainsi, ils peuvent passer totalement inaperçus aux yeux des humains.

Le premier épisode débute sur l’image d’un loup blanc épuisé qui se couche sur la neige. Ce loup, c’est Kiba, et ses dernières pensées avant de sombrer dans le sommeil se tournent vers le paradis qu’il recherche depuis toujours. Au contraire, Tsume, un autre loup, a choisi de vivre parmi les hommes et dirige une bande de voleurs, tout en restant très froid avec les humains. Il n’est pas comme eux, mais il ne cherche pas non plus à affirmer sa vraie nature de loup. Il survit juste dans le monde des hommes.

Plus tard, nous ferons la connaissance de Hige, jeune loup un peu roublard qui fait sa route au milieu des humains, et de Toboe, le petit dernier qui a été élevé par une vieille dame et qui ne connaît pas la vie de loup sauvage.
A côté de ces quatre protagonistes, on croise plusieurs personnages secondaires. Tout d’abord, le vieux Shérif Yaiden qui nourrit une haine profonde des loups et qui cherche à tous les exterminer. Vient ensuite l’inspecteur Hubb Lebowski qui est au départ un banal agent de police qui fait juste son boulot. Et pour finir, Cher Degre, scientifique et ex-femme de l’inspecteur qui étudie une mystérieuse jeune fille enfermée dans une bulle.

Et c’est bien autour de cette jeune fille nommée Cheza que tourne l’histoire de Wolf’s Rain. Car vous devez vous demander ce que font quatre loups dans la même ville alors que leur race est censée être éteinte depuis deux siècles… La réponse est en Cheza, aussi connue sous le nom de ‘’La jeune fille de la fleur lunaire’’… Et depuis tout temps, le loup et la lune sont unis dans les contes et légendes. Ils s’appellent mutuellement et dans quel but ? Celui d’aller au paradis bien sûr !

Revenons en à nos moutons, ou plutôt à nos loups ! Attirés par l’odeur de la fleur de lune, Kiba et Hige se rendent au laboratoire où elle est gardée prisonnière. Mais ils y arrivent trop tard. Darcia, un noble au look gothique et terriblement séduisant, vient de kidnapper la frêle Cheza et quitte la ville à bord de son vaisseau personnel. Rejoints par Tsume et Toboe, nos quatre loups n’ont plus qu’à quitter la ville à leur tour pour poursuivre leur quête du paradis qui passe par Cheza.

Voilà en quelques mots l’histoire de Wolf’s Rain. Plutôt complexe non ? Et ce n’est qu’un aperçu des trois premiers épisodes ! Forcément, après on se pose plein de questions ! Pourquoi les loups veulent-ils aller au paradis ? Et comment vont-ils y arriver ? Qui est réellement Cheza, la fleur de lune ? Qui est Darcia et pourquoi veut-il Cheza ? Après les trois premiers épisodes on commence à avoir quelques éléments de réponses, mais à chaque fois qu’on croit tout comprendre, un nouvel élément se rajoute et tout s’effondre… Pas de panique, c’est pas si compliqué que ça ! En voyant les images, ça passe beaucoup mieux !

Côté personnages, c’est pas facile non plus, car les héros sont des loups qui donnent aux humains l’illusion qu’ils sont eux-mêmes humains mais ont des caractères de loups, ils possèdent une force et une agilité supérieures à celles des hommes. Donc, c’est pas facile de s’attacher à eux, même si Kiba a une longueur d’avance grâce à son physique plutôt avantageux ! Merci Mr Toshihiro Kawamoto ! On aurait plutôt tendance à s’identifier aux personnages secondaires, surtout à l’inspecteur Hubb qui débarque dans l’histoire un peu comme nous et qui ne veut pas croire aux loups qui se changent en hommes, mais qui va néanmoins mener son enquête.

Et c’est ça qui est bien avec cette série, c’est qu’on suit les péripéties de nos quatre loups, mais aussi celles du Shérif Yaiden qui les traque, de la scientifique Cher qui part à la recherche de Cheza et celles de l’inspecteur Hubb qui part sur les traces de Cher. Bien sûr l’intrique principale reste la quête de paradis, et les intriques secondaires ne sont pas juste là pour donner du fil à retordre à nos héros, mais bien pour donner du corps au scénario, pour l’étoffer et le rendre plus crédible. Pas étonnant, quand on sait que son auteur n’est autre que Nobumoto Keiko, scénariste de Macross Plus, Escaflowne, Rahxephon, Cowboy Bebop…

Passons à l’aspect plus technique de la série, avec un petit mot à propos de l’animation. C’est du haut de gamme pour une série TV. Le studio Bones est à la hauteur de sa réputation. Les personnages sont très bien animés, surtout dans les scènes d’action. Les décors sont peut être moins animés, mais il faut préciser que les rues ne sont pas très animées, c’est le mot ! Il n’y a pratiquement pas de passants. Les gens étant plutôt pauvres, à part les Nobles qu’on ne voit jamais, ils ne sortent pas de chez eux. Mais les décors sont tout de même très travaillés et contribuent largement à installer une atmosphère spéciale à la série qui est aussi très bien réalisée.

Scènes d’action énergiques se mêlent avec des scènes plus calmes mais pas forcément reposantes. On sent toujours une tension sous-jacente. C’est plus original que pas mal de séries actuelles qui sont toutes sur le même modèle. Là, Mr Tensai Okamura s’en est donné à cœur joie en intégrant des plans et des mouvements de caméras dignes d’un film live.
Encore une petite chose avant de conclure. L’ambiance très particulière de Wolf’s Rain apporte beaucoup d’originalité à la série. J’ai rarement vu ça (et même là je n’ai pas d’exemple) On ressent une sorte de tristesse et d’inéluctabilité.

Tout le début de la série (les neufs premiers épisodes) se déroulent dans des villes qui ont l’air plus ou moins abandonnées (peu d’habitants, murs sales, bâtiments en ruine…) ou dans des décors naturels comme un désert de neige, de pierre, une forêt sombre. Et sombre est le mot. On ne voit jamais le soleil (à part dans un flash-back ). C’est toujours ou gris, ou jaunâtre / orangeâtre. Il y a très peu de couleurs vives, seulement des déclinaisons de bruns, gris, bleutés. Quelques éléments apportent de la couleur comme les cheveux de Cheza, mais encore, c’est du rose pâle… Et les personnages ne sont pas là pour mettre de la joie. Il y a bien Hige le roublard et Toboe le maladroit qui insufflent un peu de vie à la meute, mais c’est bien faible…

La musique de Yoko Kanno tient un rôle clé dans la création de cette ambiance fin du monde (mais pas chaotique) C’est assez intimiste, elle utilise peu d’instruments surtout des cordes, des guitares sèches, quelques instruments grinçants et des voix masculines et féminines qui donnent tour à tour un côté mélancolique et désespéré aux images et un côté plus malsain, plus dur. On est pris entre deux sentiments contradictoires. Les génériques de la série illustrent bien les sentiments des personnages. Celui du début le clame haut et fort : ‘’Je n’ai pas de regrets car je n’ai rien à perdre, je vais donc vivre ma vie comme je le veux, jusqu’à ce que je tombe’’ et le titre de la chanson est encore plus révélateur, Stray qui signifie Egaré. Et les loups comme les hommes sont vraiment égarés dans ce monde étrange. Le générique de fin est aussi révélateur de l’état d’esprit des personnages, mais il porte un peu plus d’espoir en lui, tout comme Kiba qui est le seul à croire de tout son être à l’existence du paradis et que sa quête sera couronnée de succès.

Vous l’aurez compris (ou pas) Wolf’s Rain est une excellente série : très bonne réalisation, scénario en béton (on ne peut vraiment rien deviner à l’avance), des personnages originaux, une musique très élaborée, une atmosphère inhabituelle. Enfin bref, une série qui apporte du changement, du renouvellement dans l’animation japonaise qui se contente peut être trop souvent d’adapter des mangas à succès (même si ils sont de bonne qualité).

Par Emilie

 

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